Présentation
Note: cette page n'étant pas terminée, vous pouvez également lire l'interview d'un occupant de l'Espace autogéré des Tanneries, pour un tour d'horizon subjectif du lieu, de son histoire, de ses activités.
Un espace d'habitation collective
Pourquoi, comment?
L'Espace autogéré des Tanneries est l'habitat d'une dizaine de personnes, qui ont fait le choix d'y vivre ensemble et d'y développer un projet de vie collective.
Derrière ce choix, une critique en acte de la propriété privée, dont l'absurdité conduit à laisser à l'abandon des milliers de mètres carrés, quand quantité de gens peinent à se loger, quand tant de projets n'ont d'espace où se réaliser. Les anciens locaux des tanneries étaient vides depuis des années, par un propriétaire qui les avait oubliés. Nous les avons occupés, pour nous loger, pour y faire vivre des pratiques et des idées. Quand la municipalité a voulu nous expulser, nous avons résisté, opposant à la légalité d'un dérisoire bout de papier appelé titre de propriété, la légitimité de ceux et celles qui recyclent des espaces desaffectés. À la propriété privée et à l'accumulation, nous opposons donc propriété d'usage et réappropriation.
Derrière ce choix, un besoin de nous réapproprier nos vies, trop souvent monopolisées par le travail salarié, et soumises à des intérêts qui n'ont rien à voir avec nos idées. Nous avons la prétention de ne pas vouloir perdre notre vie à la gagner, ni donner tout notre temps à un patron, une entreprise ou une institution assurant la bonne marche d'une société d'inégalités. En abolissant le loyer, nous nous libérons d'une partie de notre dépendance au salariat, et pouvons utiliser ce temps précieux à la mise en place des structures indépendantes et non-marchandes qui nous permettent d'exister, celles là même qui reposent sur le bénévolat et la solidarité, et se font le support de projets et de luttes, de pratiques et d'idées, de vies et d'envies.
Derrière ce choix, la volonté de mettre en pratique, de vivre le politique, ici et maintenant, d'expérimenter, d'avancer. Nous ne souhaitons pas n'être préoccupé·e·s par les dominations genrées que le 8 mars de chaque année, ni penser qu'il suffit de se dire libertaire pour oublier le fruit d'années d'éducation à l'autorité, ou de parler "solidarité" pour laisser de côté la compétition que l'institution scolaire nous a inculqué. Dans le vivre ensemble, nous souhaitons déconstruire certaines normes intégrées, prendre conscience qu'en tant que produits d'une société, nous exerçons tous et toutes des rôles opprimants dont on ne peut se départir sans se remettre en question et apprendre à écouter, mais aussi, bien entendu, partager des intensités, explorer des affinités.
Ceci n'est pas un hôtel alternatif!
Certain·e·s s'attendent à ce que l'Espace autogéré des Tanneries ouvre sa porte à quiconque, à toute heure du jour ou de la nuit. En effet, beaucoup semblent croire que le fait de squatter implique nécessairement de se tranformer en foyer, et de cohabiter bon gré mal gré avec ceux que le hasard fairait s'y retrouver.
Évidemment, cette légende du "squat" n'a souvent bien à voir avec la réalité - des Tanneries, comme de la quasi totalité des squats "politiques" que nous connaissons. Si nous hébergeons souvent des ami·e·s et connaissances, et que nos réseaux nous permettent d'accueillir et rencontrer nombre de personnes, nous ne souhaitons ni ne pouvons nous transformer en pension.
Le lieu se veut un espace ouvert, mais aussi porteur de principes de fonctionnement spécifiques, construits collectivement. Tout comme nous rejetons les attitudes sexistes et racistes, ainsi que le commerce lors des activités publiques du lieu, le fait d'habiter ensemble au quotidien correspond à une entente affinitaire et politique, que nous revendiquons donc comme "restrictive".
Néanmoins, nous sommes prêt-e-s à aider d'autres personnes à se trouver des espaces de vie et d'activités. Nous proposons à ce titre un service d'aide juridique et pratique pour les personnes désirant occuper, où en galère face à leurs propriétaires.
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La suite bientôt!